Optez-vous pour le stockage en vrac ou en palox ?

Lors de la construction d’un nouveau bâtiment de stockage, c’est peut-être l’un des plus grands défis : faire un choix entre le stockage en vrac et le stockage en palox. Les deux options présentent des avantages et des inconvénients, dans lesquels le choix variétal, la région et les préférences personnelles de l’agriculteur jouent un rôle important. À l’approche de la récolte, nous jetons donc, dans cette édition de la Question Agricole Actuelle, un regard sur le bâtiment de stockage avec Jasper van de Braak de Tolsma-Grisnich.

Quelle option est la plus souvent choisie ?

« Cela dépend fortement de la région où l’on se trouve. Dans le sud des Pays-Bas, comme le Limbourg belge et néerlandais, nous constatons que la plupart des agriculteurs optent pour le stockage en vrac, car on y cultive principalement des pommes de terre destinées à la transformation en frites. En revanche, si l’on regarde le Flevoland et la Gueldre, où beaucoup de plants de pommes de terre sont cultivés, la majorité choisit le stockage en palox.

Nous observons toutefois une tendance : le stockage en palox est de plus en plus choisi. Il offre davantage de flexibilité en matière de stockage et de commercialisation, il est plus favorable à la qualité et permet de mieux maîtriser le processus de séchage. »

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Comment fonctionne cette maîtrise du processus ?

« La technique de stockage choisie détermine en grande partie le déroulement du processus de conservation. Aujourd’hui, il est possible de choisir des systèmes qui peuvent à la fois souffler et aspirer l’air. Le soufflage permet aux palox situés à l’arrière de sécher plus intensément, tandis que l’aspiration à l’effet inverse. Selon les besoins du produit, vous pouvez ainsi piloter le processus de stockage.

L’avantage du soufflage est que, comme les palox supérieurs sèchent plus rapidement de bas en haut, le suivi est plus facile. Avec l’aspiration, cela est un peu plus compliqué.

Par exemple, en cas de conditions humides lors de l’arrachage, il est possible que certaines parties du lot soient plus humides ou de moindre qualité. Ces palox peuvent alors être retirés, ou bien vous pouvez faire tourner le ventilateur un peu plus fort sur certaines rangées, à condition que le stockage à l’arrière de la chambre de pression soit compartimenté. Cela fonctionne particulièrement bien avec un ventilateur EC, car celui-ci permet de régler la vitesse de rotation et de choisir entre soufflage et aspiration.

Avec le stockage en vrac, cela est beaucoup moins facile. Le stockage en palox est également plus adapté à la conservation de différentes variétés : vous pouvez les garder séparées et les commercialiser individuellement. De plus, pour certaines variétés comme l’Agria, le stockage en palox apporte un avantage supplémentaire, car cette méthode améliore la qualité des pommes de terre.

Le stockage en palox est également intéressant pour d’autres cultures. Par exemple, lorsque les oignons sont stockés en palox, il y a moins de manipulations du produit, ce qui réduit le risque de détachement des pelures et donc l’augmentation des déchets. »

Qu’est-ce que cela signifie pour la mise en stockage ?

« La différence est assez importante. Avec le stockage en vrac, vous pouvez quitter le champ avec une grande benne et stocker rapidement et efficacement. Avec le stockage en palox, la mise en stockage prend plus de temps. En revanche, on retrouve là encore la flexibilité.

Dans la pratique, les tournières et les traces de pulvérisation sont souvent récoltées en premier, mais ces pommes de terre ne sont généralement pas de la meilleure qualité. En stockage en vrac, elles se retrouvent à l’arrière du bâtiment. L’inconvénient est que, si de la pourriture apparaît, il faut vider toute la cellule pour pouvoir y accéder.

C’est pourquoi, avec le stockage en palox, nous conseillons de placer ces palox séparément, sous un auvent. Le séchage peut ainsi commencer grâce au tirage naturel, avant que les ventilateurs ne soient mis en marche dans le bâtiment. En plaçant ensuite ces palox à l’avant, vous pouvez facilement les retirer en cas de problème. »

Quelle option est la plus intéressante financièrement ?

« Le stockage en vrac nécessite des parois résistantes à la pression et un plancher à grilles ou, éventuellement, des canaux souterrains. Un bâtiment de stockage en palox est généralement moins coûteux à construire, mais il faut investir dans du matériel complémentaire : un remplisseur de palox, un basculeur de palox, un à deux bons chariots élévateurs, du personnel pour les conduire et bien sûr les palox elles-mêmes.

Au final, le coût total des deux systèmes est donc à peu près équivalent.

Cependant, avec le stockage en palox, la capacité de stockage est inférieure à celle du stockage en vrac. De plus, il faut examiner plus attentivement l’organisation logistique, notamment les déplacements des chariots élévateurs, ainsi que les permis et la réglementation locale concernant la hauteur du bâtiment. Si l’on considère que les palox font environ 1,25 mètre de haut, on arrive rapidement à 7,50 mètres pour un stockage en palox, contre environ cinq mètres pour un tas de pommes de terre en vrac. »

Quel est votre conseil pour les agriculteurs hésitants ?

« Je peux donner beaucoup d’explications, mais le meilleur conseil est de faire, avec un spécialiste du stockage, une tournée de différents bâtiments de stockage récents. De préférence en dehors de votre propre région, afin de rester objectif. Lors d’une nouvelle construction, les options sont nombreuses, ce qui peut rendre le choix parfois écrasant.

Posez donc la question essentielle : si vous pouviez reconstruire votre bâtiment de stockage actuel, que feriez-vous différemment ? Cela vous aidera à faire un choix réfléchi du bâtiment de stockage qui vous convient le mieux. »

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